"Bienvenue dans le programme Trinity”
Fortement inspiré de l’univers de Matrix, Laylow sort son premier album en 2020, et c'est un album concept. Trinity se présente comme un logiciel de stimulation émotionnelle.
L’album comporte 22 pistes, cependant 7 sont des interludes (en minuscule) et les 15 autres (en majuscule) sont de véritables morceaux.
Laylow prend le pari risqué mais qui s’avère payant d’imposer la totalité de son univers à l’auditeur. Il a su rester intègre et lui-même pour produire un album sans se renier pour toucher un public plus large. Les interludes servent à guider l’auditeur dans cet album présenté comme un “film”, écouter les morceaux en mode aléatoire n’a aucun sens, comme regarder les Harry Potters dans le désordre.
Trinity, est “hi-tech”, tant dans les voix que dans les productions, Laylow alterne rap, chant, et même un mélange des deux. Ce qui est sûr c’est que tout est différent, les titres ne se ressemblent pas et s'enchaînent parfaitement bien.
Laylow maîtrise l'entièreté de son univers, tout est calculé, c’est du très haut niveau.
Les invités ont revêtu leur plus beaux costumes, leurs plus belles paires et évidemment, leur plus beaux couplets. Jok’air et S.pri Noir ont usé de leur belles voix et de leurs toplines dont eux seuls ont le secret, Lomepal nous a offert un duo dantesque dans le magnifique “BURNING MAN”, sans parler des flammes d’Alpha Wann et de son couplet bourré d’égotrip et de technique dans VAMONOS. Wit quant à lui à mis de côté ses belles toplines, pour nous offrir une histoire proche du “Spoken Word”et percutante dans DE BATARD.
Laylow franchit un réel cap avec Trinity, il se démarque de .Raw et .Raw Z, ses deux précédents projets plus court, Trinity est plus abouti. Le succès est aussi commercial, une première pour cet artiste considéré comme “ de niche” ou “underground”, en effet l’album est certifié disque d’or rapidement, mais permet surtout d’affirmer son art aux yeux de tous, cela contribuera évidemment à l’énorme succès de son album suivant L’étrange Histoire De Monsieur Anderson.
Si Laylow est insolent et intenable au début du projet, il se calme et laisse place à sa mélancolie et tristesse sur la fin, il exprime ses émotions par le biais du logiciel qu’il a créé dans l’album. On retrouve dans cette partie un Laylow sincère, touchant et c’est admirablement bien écrit pour un artiste qui ne se démarque pas spécialement par sa fine plume.
Bref, Trinity, c’est du grand art, c’est un extérieur de Quaresma, c’est le parmesan sur les pâtes, c’est les yeux de la Joconde. Laylow est le man of the year de 2020.
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