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  • Photo du rédacteurRapMinute

Rouhnaa - Möbius

Dernière mise à jour : 13 oct. 2022

Pour le jeune rappeur suisse Rouhnaa, 2022 fut l’année où sa musique s’est le plus émancipée, une signature dans le label sublime, une première tournée où le rookie a assuré les premières parties de Disiz et surtout enfin un projet qui a attiré plus de monde et tourné les projecteurs sur lui et son talent.



Ce projet, c’est Möbius. Le titre vient du “ruban de mobius”, un procédé mathématique qui met en avant un ruban qui ne possède qu’une seule face, un ruban infini en quelques sortes. (regardez vous même sur wikipédia on est pas en cours ici). L’artiste affirme en interview s’en être inspiré car c’est ce ruban qui forme le signe de l’infini. Sur la cover on peut apercevoir, une sorte de diable, de démon qui fait une proposition, qui avec son collier de lune/soleil, nous tend une clé.


Une peinture sombre mais ornée de détails luisant comme pour montrer l’existence d’un espoir dans la mélancolie de l’artiste. Car oui, par l'intermédiaire d’un rap éclectique mélangeant plug, pop, trap sur des prods parfois electro, Rouhnaa est triste, tellement que ca devrait être illégal.

L’artiste suisse se laisse complètement porter par ses émotions et ses morceaux débordent de mélancolie, de peine et certaines fois d’une certaine forme de rage. Il n’est absolument pas bridé sur ses prises de voix et sa direction artistique, les productions lui permettent de changer sa voix, son style et d’obtenir un rendu condensé, mais cohérent puisque toujours dirigé par les émotions du rappeur. Sa voix parfois trop aiguë, la basse trop présente ou autre pollution sonore est voulue et permet de mieux comprendre le projet. Par exemple, la voix saturée voire nasillarde sur le refrain de “MUSIC SOUND BETTER WITH YOU” permet de mieux dessiner sa détresse, tout la répétition des deux mêmes mots “sauve moi”.




Les morceaux les plus puissants à mon gout se trouvent à la fin de Möbius, “ILLEGAL TRISTE” et “WISH I WAS SPECIAL” sont des bijoux d’écriture et de productions. En effet, les instrumentales s'adaptent au ton de la musique et évoluent au fur et à mesure. Les premières notes du neuvième titre (qui s’apparentent à un orgue) qui s’estompent quand le chant se mue en rap. Tout comme le piano parfaitement marié à la basse lancinante et rebondie du dixième track, les murmures accordés au refrain ou même l’anaphore en “oublie” sur le premier couplet forment deux morceaux de haute volée.


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